Les électeurs russes ont approuvé 78% le 1er juillet du paquet de réformes constitutionnelles.
Entre autres mesures, ils autorisent le président Vladimir Poutine à se présenter pour deux mandats supplémentaires et à rester au pouvoir jusqu'en 2036.
Le directeur de l'Observatoire franco-russe de Moscou et assistant de recherche à Iris, Arnaud Dubien, ne croit pas à cette hypothèse. Selon lui, Poutine essaie simplement de prendre le temps de préparer sa succession.
Malgré le folklore et quelque chose d'apparemment absurde, il ne fait aucun doute que la plupart des Russes ont dit oui à un référendum qui donne vraiment à Poutine, une chance de rester au pouvoir jusqu'en 2036. Il aura 83 ans.
Cela signifie-t-il une présidence à vie, comme certains le disent, Peu de gens croient à Moscou, même parmi l'opposition.
Avec cette réforme, Poutine a simplement supprimé la question de sa succession en 2024. Il garde la main sur le calendrier et choisira quand il sera publié. Il n'a pas oublié ce qui s'est passé à l'automne 2007, après ses deux premiers mandats, lorsque lui et son entourage se sont engagés, dans une bataille de clan» Aujourd'hui, son héritage est en jeu. Il entend rester le maître des heures.
.En janvier et février, il était encore envisageable que Poutine puisse être nommé chef du Conseil des affaires d'État, une structure informelle qui pourrait avoir la substance, ou la structure d'un Conseil de sécurité nationale élargi. Il pourrait redevenir président du parti présidentiel. Mais dans la tradition russe, le pouvoir existe au Kremlin.
Poutine ne voulait pas d'un État hiérarchique qui rappelle inévitablement dans l'histoire russe, les périodes tragiques d'effondrement de l'État.
Enfin, Poutine et une partie de son entourage ont déclaré que la chose la plus simple, était de réécrire la constitution. C'est sans précédent, ça surprend beaucoup, ça agace beaucoup, y compris ceux qui ont voté en faveur de la réforme des mesures sociales qu'il a prises.
Mais le discours de Poutine sur la stabilité et la continuité a porté ses fruits. Cela ne résout rien: tôt ou tard, Poutine devra partir.
.La Russie n'est pas la Corée du Nord. Poutine doit faire face au régime qu'il a créé en partie, et en partie en otage. La bureaucratie est efficace en soi.
Il est mieux connu en Occident qu'en Russie. Il place des questions prometteuses dans l'arène publique, comme la corruption et le nationalisme.
Le gouvernement y voit une menace potentielle et donc la répression à laquelle il est confronté, mais son public est limité.
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